INTERVIEW DE RENAN LUCE
PAR LES SECONDES 4
DU LYCEE DE L'IROISE
BREST DIALOGUES MUSIQUES
LE 19 AVRIL 2007
(propos recueillis et retranscrits
par Jeanne et Adèle)
4- A propos de la chanson
Est-ce que vos chansons parlent de quelque chose de vécu ?
Certaines, oui, mais c'est assez rare. Finalement, ça part souvent de l'imaginaire le plus total. J'aime devant ma feuille blanche essayer d'inventer un personnage ou une situation. Donc c'est souvent complètement en dehors de mon quotidien. Après il y a des petites choses certainement que je pioche. Et puis il y a des chansons qui sont plus biographiques, comme une chanson qui s'appelle « Mes racines », où là vraiment j'explique mon enfance, mes rencontres. Donc il y a beaucoup plus d'imaginaire que de ma propre vie, même si on y trouve quelques touches.
Pourquoi avoir choisi dans votre chanson, le sujet du voyeurisme ?
Bah, je l'ai fait d'une manière rigolote, quoi. Je ne me suis pas dit « tiens, faut que je parle du voyeurisme parce que je suis ... dégueulasse ». Voilà, c'était pour le clin d'oeil, parce que c'est un thème qui est assez marrant à utiliser, et aussi parce en arrivant à Paris, je découvrais les joies de la promiscuité, le fait d'avoir des vis à vis très proches. Certainement ça a fait travailler mon imagination pour cette chanson.
On a vu dans votre chanson Les Voisines que vous parliez un peu de lingerie, et on voulait savoir si vous vouez un culte à la lingerie.
(Rires) Ce soir je ne porte pas un culte sur moi ! Non, ben oui. Non. Mais si... C'est clair ?
Est-ce que vous avez vraiment aimé une de vos voisines ?
Non, jamais. ça ne m'est jamais arrivé. C'est vraiment de la pure fiction cette chanson. Ça fait partie du plaisir que j'ai d'endosser des rôle, et de vivre des trucs que moi je ne vis pas. C'est complètement imaginaire.
A la fin de la chanson Les Voisines, vous faites construire une maison de retraite : quel sens cela a-t-il pour vous ?
Si ce n'est cet espèce de gag de quelqu'un qui veut absolument reluquer une charmante voisine et qui se trouve malheureusement devant d'autres charmantes personnes, certes, mais moins de sa génération. Donc ça pose un problème. Voilà, mais ça va pas beaucoup plus loin que ça je crois.
Que pensez-vous du voyeurisme ?
(rires) ...Il faut arrêter avec ça ! J'avais juste essayé d'écrire une petite chanson sans prétention. Je ne fais pas l'apologie de rien du tout. Débrouillez-vous si vous voulez mater vos voisins ! Peu importe ! Non non, j'ai pas d'idée précise, si ce n'est que c'est une activité très saine à mon avis !
Pourquoi avez-vous utilisé des alexandrins dans la chanson Les Voisines ?
Moi, j'aime bien me mettre un cadre quand j'écris. Alors là, le cadre que j'utilise, c'est celui de la poésie. Il y a des structures qui sont établies. C'est un côté assez passionnant de rentrer dans ces cadres, c'est une forme de gymnastique intellectuelle ou je ne sais pas comment on peu appeler ça, qui est assez jouissive, parce qu'il y a des contraintes, et quand on arrive à surmonter tout ça, c'est un plaisir encore plus grand. Donc j'aime bien, quand j'écris, décider combien de pieds je vais écrire. Après, je ne sais pas pourquoi, enfin beaucoup le font, ça vient certainement du fait que pour certaines chansons, j'écris les textes avant la musique, alors après, je suis complètement libre de donner le nombre de pieds à donner. Après, ça m'arrive d'écrire sur des mélodies, où là, les pieds ne sont pas constants, donc je fais avec. Mais j'aime bien d'une manière générale qu'il y ait ce cadre.
Est-ce que vous prenez vos chansons au sérieux ?
Je prends l'écriture au sérieux. Après les thèmes, j'essaie plutôt que ce soit abordé de manière légère. Mais l'écriture en revanche, c'est vraiment sérieux et parfois laborieux même!